La fécondité humaine est-elle menacée ? A la Une du Monde, on annonce « l’effondrement de la fertilité masculine ». Preuves à l’appui ! Après avoir signalé, en 2017, la chute de la concentration des spermatozoïdes chez les hommes occidentaux et australiens, des équipes de recherche dirigées par Hagai Levine, de l’Université hébraïque de Jérusalem, et Shanna Swan, de l’école de médecine Icahn à New York, montrent qu’il en est de même pour les hommes d’Amérique du Sud et centrale, d’Asie et d’Afrique. Le déclin du taux de cellules sexuelles aurait même doublé depuis 2000 (2,64 % par an contre 1,16 % entre 1973 et 2018).
Compte à rebours et retour sur La Fête à Pigou
Mesurer ses impacts pour devenir écocompatible
La réglementation est une chose mais la planification écologique pose les cadres de pratiques cohérentes et protectrices de nos milieux de vie. L’adoption définitive, le 10 novembre, de la directive sur le rapportage de soutenabilité (Corporate Sustainability Reporting Directive, ou directive CSRD), rendue obligatoire pour 50 000 entreprises européennes, va dans ce sens. Ces règles se déploient sur fond de pressions sociales croissantes, notamment les actions publiques d’Extinction Rebellion, les nouveaux enseignements pour le monde des affaires prônés par le Shift Project, les feuilles de routes des 150 dirigeants de la Convention des entreprises pour le climat… Le virage politique n’est pas encore tangible mais on peut relever que la Cop 27 s’est achevée samedi avec la création d’un Fonds de soutien aux pays les plus vulnérables au changement climatique, abondé pour l’heure à hauteur de 210 millions d’euros, laissant espérer que les pays riches assument désormais leur responsabilité dans le dérèglement climatique. C’est une étape, mais elle ne suffira pas, puisque c’est l’architecture du financement de l’adaptation au dérèglement climatique qu’il faut revoir.
Le seul horizon tenable est bien de rendre nos activités compatibles avec la biosphère. Travailler à l’écocompatibilité des produits et des services mis sur le marché devrait être une mission présente au cœur de chaque entreprise. Ce n’est pas seulement une position morale : le déclin possible de la fertilité humaine sous l’effet des cocktails de substances chimiques montre que c’est aussi, très pragmatiquement, une nécessité quasi vitale.