On ne parle que d’elle, « Queen Elizabeth » has gone ! Une femme multicolore qui savait « porter le vert » mieux que quiconque. Et le dire… Il faut revoir son message stimulant aux dirigeants lors de la Cop 26 il y a presque un an. « C’est l’espoir de beaucoup que vous soyez les dirigeants qui ont réussi à répondre à l’appel de ces générations futures. »
Après l’été que nous venons de vivre, l’invitation se fait plus vive. Alors que les coûts de l’énergie remettent en cause quantité d’activités (le tourisme des stations de ski, les transports, etc.), la peur gagne quantité de chefs d’entreprises. Aujourd’hui, les prix de l’énergie flambent sous l’effet de la guerre en Ukraine, qu’en sera-t-il lorsque la raréfaction des matières premières va atteindre l’électronique et donc la sécurité ?
Rémunérer les solidarités
Le monde qui vient ne va plus cesser de nous confronter au réel ! Et certains entrepreneurs anticipent, ralentissent, et conditionnent leurs activités au bien-être humain et au respect du vivant. C’est ce que raconte Xavier Alberti, président de Majorian, entreprise de services pour l’hôtellerie-restauration. « Nombre de dirigeants d’entreprises ou d’associations constatent quotidiennement la vitesse et la profondeur des mutations en cours sur leurs marchés et dans leurs équipes, en particulier sous l’impulsion des nouvelles générations, qui imposent à nos organisations un nouveau rapport au temps, à la prise de décision et au travail. C’est ainsi qu’apparaît une nouvelle économie, une économie qui partirait de l’humain pour définir le modèle, plutôt que de partir du modèle pour y adapter l’humain. » Ancrage territorial, partage et rémunération des solidarités, prise en compte du long terme dans toute décision, voici la recette pour durer.
Mais ces nouvelles valeurs nécessaires pour maintenir les liens vitaux peuvent-elles donner des avantages ? Peut-on imaginer une logique d’incitation apte à tirer les comportements vers les performances écologiques, climatiques et sociales ?
Cet horizon est celui que défend Pascal Demurger dans son rapport « L’urgence du temps long : un nouveau rapport Etat/entreprises pour une prospérité durable », publié par la Fondation Jean Jaurès. Avec lui, la performance écologique et sociale devient l’unité de valeur de référence. Ses 12 mesures ne visent qu’à traduire dans la fiscalité, dans les aides publiques, dans la part variable de la rémunération des dirigeants, dans la notation des marchés publics, dans les mécanismes prudentiels, les normes extra-financières, la valeur des contributions à l’environnement comme aux liens sociaux et la référence pour le long terme.
Business sous condition
Le monde qui se dessine – notamment avec le Pacte vert (Green Deal) – va nous donner les moyens de faire le tri entre des business destructeurs et des business résilients ou régénérateurs. Si les économistes sont déboussolés, c’est que la boussole a changé : c’est désormais l’exposition au risque qui préoccupe et oriente les choix. Chacun s’inquiète pour savoir comment prémunir ses affaires des effets en cascade des dépassements de presque toutes les limites planétaires ?
L’avenir est bien dans l‘encouragement à ce qui répare, à ce qui maintient les équilibres, à ce qui permet de mieux résister demain (résilience). Et les initiatives pour noter les performances écologiques, sont légion…
• Nous multiplions les scores, les notations pour tenir compte des impacts écologiques et sociaux : PlanetScore, impact Score, NEC initiative, Verité40 d’Axylia.
• Deux chercheurs, Olivier Hamant et Pablo Jensen, proposent de remplacer le classement de Shanghaï par un palmarès plus durable en intégrant les dimensions environnementales et d’équité dans les scores fondant les comparaisons internationales des établissements de l’enseignement supérieur.
• Une mission parlementaire réfléchit à l’instauration d’un crédit d’impôt recherche « vert ».
• Un assureur américain, FM Global, incite ses clients à des pratiques plus sécurisées avec son « Resilence credit ».
Progressivement, ces systèmes de notation se mettent à conditionner nos comportements, nos choix… voire le droit pour les entreprises de produire.
Se former aux comptabilités écologiques les 20 octobre et 17 novembre 2022
Si nous avons tout misé il y a 80 ans sur le PIB et la reconstruction des outils de production, notre époque invente d’autres priorités. Ainsi, de façon éclatée mais cohérente, se mettent en place des nouveaux critères de valeur fondés sur le maintien de la « maison commune ». Et nous pouvons les rendre tangibles dans une « comptabilité augmentée » !
C’est pourquoi la formation aux comptabilités écologiques proposée par Tek4life et le Cabinet Kairos revêt une dimension stratégique. Une première promotion de 22 dirigeants, responsables financiers, experts en stratégies, directeurs développement durable… en a bénéficié au printemps.
Nous proposons un nouveau cycle sur deux jours les 20 octobre et 17 novembre prochains à la Maison de l’industrie, à Paris.